Les médias existeraient-ils sans la littérature ? Pourrait-on en effet parler de télévision, de photographie ou de cinéma sans que ces dispositifs aient aussi été construits et institutionnalisés dans notre imaginaire collectif par la littérature et son discours ? Lorsque Jules Verne, dans Les Frères Kip (1902), fait apparaître les visages des meurtriers Flig Balt et de Vin Mod sur une photographie du cadavre du Capitaine Gibson, dont la rétine a imprimé l'image de sa mort (comme si l'oeil fonctionnait à la manière d'un appareil photographique !), il participe pleinement à la construction de l'imaginaire collectif de la photographie. Cet imaginaire du médium est certes largement fantasmé, mais il va influencer pour longtemps les pratiques photographiques et leur réception, à commencer par le pouvoir de révélation de l'image et par sa prétendue valeur testimoniale. Ainsi, il apparaît clairement que les médias ne sont pas seulement des réalités technologiques, mais aussi - et peut-être d'abord - des constructions discursives. Or dans un contexte de bouleversements technologiques et culturels majeurs initiés par le numérique, il devient essentiel de mieux comprendre le rôle et l'influence que joue la littérature dans la construction et l'institutionnalisation des médias.
C'est là l'objectif du colloque international "L'invention littéraire des médias", né de la collaboration entre la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques et la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques, dont les travaux s'inscrivent au carrefour des médias anciens et modernes. Ce colloque réunira une vingtaine de chercheurs internationaux dont les travaux questionnent ce mode particulier de l'invention des médias qu'est la littérature.
Organisateurs : Thomas Carrier-Lafleur, André Gaudreault, Servanne Monjour et Marcello Vitali-Rosati.
Cinémathèque québécoise
335 Boul de Maisonneuve E, Montréal, QC H2X 1K1
Métro Berri-UQAM (sortie De Maisonneuve)
Téléphone : (514) 842-9763
On ne nous dit pas tout. Plaidoyer pour la critique policière
Université du Québec à Montréal
Pavillon des sciences de la gestion, Salle R-M120
Mardi 25 avril 2017, 18h30-20h30
On ne nous dit pas tout Plaidoyer pour la critique policière
Pierre Bayard est professeur de littérature française à l'Université
de Paris VIII et psychanalyste. Il est reconnu pour ses essais qui revisitent
les paradoxes, les écueils de la littérature, ses possibles insoupçonnés et
pour s'appuyer sur des méthodes de lectures téméraires pour rétablir la vérité
cachée sous les couches de la fiction. Ses travaux, accessibles et ludiques,
rejoignent un vaste public. L’étendue de ses objets d’étude appartiennent
tant au genre du roman policier traditionnel (Conan Doyle, Christie) qu’aux
classiques de la littérature (Shakespeare, Balzac, Laclos, Proust, etc.).
Pierre Bayard choisit de découvrir comment les écrivains ont imité leurs
successeurs, comment les personnages influencent le réel, ou comment les
univers de fiction ouvrent des mondes à investir. La variété des sujets auxquels
il réfléchit, l’angle inusité par lequel il les aborde rendent sa démarche unique, pour
plusieurs suspicieuse, et en cela, particulièrement propice à ouvrir la
discussion et à entraîner les débats.
La conférence est gratuite et ouverte au public.
Organisée par Cassie Bérard et Thomas Carrier-Lafleur, en
collaboration avec le Fond de recherche Société et culture du Québec,
Figura, l'UQÀM, le Conseil de recherche en sciences humaines
du Canada et la Chaire de recherche du Canada sur les écritures
numériques.
Pour toute information additionnelle, vous pouvez communiquer par courriel à
figura@uqam.ca,
par téléphone au 514 987 3000, poste 2153,
ou visiter le site de
Figura. 25 avril
Cinémathèque québécoise, 335 Boul de Maisonneuve E, Montréal
Présidente de séance : Servanne Monjour (U. de Montréal)
10h30 – Pause
Transactions photographiques
10h45 – Clément Bodet (Académie d’Aix-Marseille), « De l’influence du mythe sur l’invention de la photographie. Entre réflexion et révélation, le cas du miroir »
11h15 – David Bélanger (UQAM), « Les trahisons photographiques. Ekphrasis et narration dans la littérature québécoise contemporaine »
11h45 – Marina Merlo (U. de Montréal), « Les Confessions Facebook ou le selfie inventé par Jean-Jacques Rousseau »
Présidence : Véronique Cnockaert (UQAM)
12h15 – Repas de groupe (Bar-salon de la Cinémathèque québécoise)
Expériences de la modernité
13h30 – Thomas Carrier-Lafleur (U. de Montréal), « L’œil dans le guidon. Expériences médiatiques de la bicyclette dans Paris d’Émile Zola et Le surmâle d’Alfred Jarry »
14h – Mireille Berton (U. de Lausanne), « Le cinématographe, machine hallucinatoire. Psychiatrie et imaginaires technologiques autour de 1900 »
14h30 – Johanne Villeneuve (UQAM), « Moscou, hypertexte des années 1920 (Krzyzanowski contre Vertov) »
Présidence : Marta Boni (U. de Montréal)
15h – Pause
Effets du cinéma
15h15 – Nadja Cohen (FWO/KU Leuven), « La novellisation poétique : écriture sous influence ou mise à l’épreuve critique de la poésie ? »
15h45 – Jean-Pierre Sirois-Trahan (U. Laval), « Chassé-croisé entre la littérature d’anticipation et les premiers commentateurs du cinéma »
16h15 – Sylvano Santini (UQAM), « Le diagramme-cinéma. Rapport performatif de la littérature aux images en mouvement »
Cinémathèque québécoise, 335 Boul de Maisonneuve E, Montréal
8h30 – Accueil des participants
9h – Mot d’ouverture
9h30 – Conférence plénière de Pierre Bayard (U. Paris 8), « La littérature peut-elle prédire l’avenir ? »
Présidence : Cassie Bérard (UQAM)
10h30 – Pause
Généalogies médiatiques
10h45 – Claire Barel-Moisan (ENS-Lyon), « Cinélivres, bibliophones et automatic libraries : les mutations des pratiques de lecture dans la littérature d’anticipation ».
11h15 – Thomas Meynier (U. Michel de Montaigne), « La fin des livres d’Octave Uzanne et L’agonie du papier d’Alphonse Allais. Deux anticipations littéraires de la mutation des supports médiatiques au tournant du siècle (1895-1902) ».
11h45 – Marie-Ève Thérenty (U. Paul-Valéry), « À propos de téléphotes, de téléphonoscopes et de dispositifs médiapoétiques : pour une archéologie littéraire des mutations des systèmes d’information ».
Présidence : Anne-Marie Fortier (U. Laval)
12h15 – Repas de groupe (Bar-salon de la Cinémathèque québécoise)
L’appel des sens
13h30 – Jean-François Chassay (UQAM), « Allô, j’écoute ? Les voix surnaturelles des nouveaux médias fin-de-siècle ».
14h – Érika Wicky (FNRS/U. de Liège), « Les fictions fin-de-siècle de l’art olfactif ».
14h30 – Giusy Pisano (ENS-Louis-Lumière), « Entendre la Recherche ».
15h – Servanne Monjour (U. de Montréal) « Du tactile au tangible : les nouvelles matérialités des dispositifs numériques ».
Présidence : Geneviève Sicotte (U. Concordia)
15h30 – Pause
Narrer le contemporain
15h45 – Jean Cléder (U. Rennes 2), « De l’action à sa légende : analyse d’une conjugaison médiatique ».
16h15 – Philippe Theophanidis (U. York), « L’hystérèse médiatique chez David Foster Wallace »
16h45 – Grégory Chatonsky, « L'imagination de l'imagination artificielle ».
Présidence : Marcello Vitali-Rosati (U. de Montréal)